L'histoire du village de Bazens

L’implantation humaine sur l’actuelle commune de Bazens date de l’époque Gallo-romaine, les vestiges sont rares mais présents notamment au nord du bourg.
On retrouve des mentions écrites de la présence des Seigneurs de Bazens dès le 13ème siècle, mais il ne persiste que de très rares architectures du Moyen-âge.
Les témoignages les plus présents aujourd’hui dans les ruelles de Bazens, sont ceux de la Renaissance. A cette période, l’église est déjà adossée à une bâtisse de belle allure, qui sert de résidence d’été aux évêques d’Agen. Le contexte géopolitique de l’époque fait que de nombreuses familles italiennes viennent s’installer dans l’agenais. C’est ainsi qu’au milieu du XVIème siècle, sous le règne de François Ier, Constanza Frégose (Fregoso) s’installe à Bazens avec ses enfants et un Dominicain Italien, Mattéo Bandello, lui aussi fuyant son pays d’origine.

Cette grande dame va transformer les lieux pour leur donner la teinte et le faste des résidences nobles qu’elle a quittées. Au-delà de l’architecture elle va développer dans ce petit coin de verdure une véritable cour culturelle et intellectuelle au rayonnement certain.
Aujourd’hui cet ensemble architectural présente l’église Saint Martial et les vestiges de la résidence des évêques : « le château ». Ce dernier présentait à la belle époque une cour fermée, un logis constitué de deux ailes (nord et ouest), des écuries, des communs et de grands jardins. Aujourd’hui on aperçoit encore l’aile nord du Château à laquelle est accolées une tour d’escalier heptagonale hors-œuvre de 6 niveaux. On y devine les circulations vers les autres éléments grâce aux nombreuses portes et ouvertures aujourd’hui murées.

Le Château : Il ne reste qu’une faible partie de cette demeure, qui, avec ses dépendances, occupait un grand espace, de magnifiques escaliers dans la tour, hélas tronquée. Ils desservaient les diverses parties de cet édifice renaissance, notamment les salles aux belles fenêtres à meneaux. Au-devant de l’aile conservée se trouvait la galerie de bois dont on voit sur la façade les appuis de pierre et l’entrée à partir de la tour. Il reste deux salles transformées en lieux d’exposition.

 

L’église : de style gothique simple, chose curieuse ! Le cœur est incliné vers la droite. Est-ce à cause de la tour dont elle faisait partie et qui a gêné son extension ? Est-ce pour imiter la tête du Christ penchant sur la croix ? Nul ne sait.

 

Au-dessus de la chapelle latérale, on trouve une grande salle des gardes communiquant avec le meneau à travers du clocher. De la place de Bazens, on voit bien l’échauguette d’angle avec des moellons dans toutes les directions. Le clocher a perdu 8 mètres de sa hauteur primitive. Cet édifice est en cours de restauration, seule la chapelle latérale a retrouvé sa forme originelle.

 

La famille Frégose : Noble famille italienne originaire de Vérone qui prit le parti de François Ier durant les guerres d’Italie. Le chef César Frégose fut tué au service du roi de France en 1541. En récompense le roi recueillit sa veuve Constanza et tout sa famille. Il leur donna le château de Bazens comme résidence. Une petite cour s’y établit, en relation avec la cour d’Albret à Nérac où vivait la sœur de François Ier, la Margueritte des Marguerittes. Vincenzo Piscilla Habitait le Château de Pécile également dans Bazens et Scalinger lui-même de Vérone, vivait à Agen.

Mattéo Bandello :

Il fut, au début, un Dominicain italien et précepteur des enfants Frégose. Devenu évêque avec l’appui de François Ier, il occupa le siège d’Agen juste le temps nécessaire pour que l’ainé de la famille, Janus Frégose eut les 25 ans requis, pour devenir à sa place, évêque d’Agen. En attendant, il dirigeait le diocèse à distance et fut surtout évêque de Bazens. L’élève bien conseillé par son précepteur fut un excellent évêque. La joie de Bandello était d’écrire des romans cours appelés « nouvelles » et des poèmes considérés en Italie, comme œuvres classiques et même fondateur de la langue italienne. Les récits sont hauts en couleur, d’une verve truculente. On lui doit notamment, le récit de « Roméo et Juliette ». Une plaque de marbre cite Bandello avec quelques phrases parlant de Bazens. Le village de Bazens a donc donné 2 évêques à Agen.

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